La base de compréhension du prépresse
Imprimer en grandes imprimeries, c’est reproduire de l’encre sur un support (CMJN = matière) alors qu’une partie de la chaîne est sur une base lumière (RVB = écran). Avec le prépresse, le défi est de restituer cette notion perceptive. Il est nécessaire de faire rejoindre ces deux mondes par une conversion RVB > CMJN. Cette transformation nécessite d’être ciblée car elle intègre les contraintes du papier (couleur, absorption…) et d’imprimabilité (stabilité d’encrage, maculage…). Même si tout est normalisé, la qualité d’une impression reste un facteur subjectif car elle se base :
– sur une référence (écran, modèle,…)
– sur un choix artistique
Il est nécessaire d’adjoindre à cette conversion un facteur important : la trame. La presse ne pouvant imprimer des tons continus, on restitue l’image par une multitude de points et ceci pour chacune des couleurs. A l’œil nu, nous avons l’illusion d’une image entière. L’absorption du papier et sa structure détermine en partie le choix de la trame : plus le point est petit, plus il est difficile de déposer de l’encre ; plus le point est gros, plus l’impression devient facile mais l’illusion d’une image entière est moins flagrante.
Le papier, la base du travail en imprimerie
Le schéma précédent indique, que par sa structure, le papier influence l’impression. Il est nécessaire de connaître et de maîtriser en adéquation avec la trame, l’engraissement du point que l’on souhaite restituer. Grossièrement, maîtriser la goutte d’encre que l’on dépose sur la feuille.
Cette action est gérée par le computer to plate (CTP) en fonction des informations mesurées. C’est le travail le plus difficile car on travaille :
- sur le micron (la plaque),
- sur une feuille de papier (80 grs à 300 grs)
- sur une machine offset qui pèse près de 20 tonnes.
L’équilibre est complexe car l’échelle de valeur est complètement différente… Lorsque la compréhension de la chaîne est maîtrisée, il est nécessaire de calibrer les outils du fabricant. Le pré-presse devient alors le bras armé de la presse. On se charge donc, dès la mise en page, d’orienter l’ensemble des contraintes dans un flux unifié soit de couleur (profil ICC) soit de travail (PDF).
Le Profil ICC : qu’est-ce que c’est ?
C’est un fichier numérique qui embarque toutes les informations liées à la gestion de la couleur. Un descriptif de la façon dont va s’opérer le processus tout au long de la chaîne de production. En Résumé, c’est une carte d’identité graphique.
La norme couleur permet d’orienter la photogravure en fonction des papiers. Les profils sont disponibles sur le site du www.eci.org et se décomposent comme suit :
– le profil isocoatedv2_300 pour les papiers de type 1 et 2 (couchés)
– le profil PSO_uncoated_ISO12647 pour les papiers de type 3 et 4 (non couchés)
D’autres profils sont disponibles, mais les deux cités en exemple sont une base de travail standard dans 90% des cas. Au delà de la norme, certains papetiers fournissent des profils ICC afin de permettre une meilleure imprimabilité. Cela permet de mieux anticiper la gravure, de modifier la charge d’encrage (retrait sous couleurs). C’est une bonne alternative, le client est rassuré car on lui parle dans le langage du papier et non dans le langage de la norme.
Le fichier PDF ? Oui, mais certifié !
Le Portable Document Format (PDF) est un format multi-plateformes qui est utilisable partout dans le monde et pour tout le monde. Cette facilité d’utilisation nécessite la mise en place d’un protocole spécifique qui tient compte des spécificités du monde de l’impression (couleurs, polices…). De simples réglages permettent de transformer votre création en simple pdf pour le web, alors que tout avait été fait pour une impression professionnelle. Le prépresse accompagne et canalise ce genre de problèmes.
Merci beaucoup pour ces explication, c’est vraiment nécessaire.