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L’évolution de la chaîne graphique dans les imprimeries d’exception

grandes imprimeries

Des imprimeries à la chaîne graphique : histoires et Histoire

 

L’histoire de l’impression a connu de nombreuses révolutions et évolutions. Dans les années 1950-60 c’était l’ère de l’imprimeur typographe, l’impression se faisait à l’aide de plomb. Cette méthode nous vient de Gutenberg qui développa la typographie en 1450.

La révolution de cette méthode était d’utiliser des caractères mobiles fondus dans du plomb qui étaient donc réutilisables pour composer d’autres textes. Les caractères une fois démoulés étaient triés par genre et rangés dans des cases de bois compartimentés. C’est ce qu’on peut appeler un procédé d’impression sur forme en relief car ce sont effectivement des caractères en métal moulés ou gravés.

Le compositeur des imprimeries devait alors justifier en longueur les lignes,  une lettre après l’autre dans une machine qui était appelé le « composteur », et avec laquelle il pouvait assembler 1 200 lettres en 1 heure. Le tout étant après assemblé en un cliché qui était ensuite encré et reporté par pression sur une feuille de papier. L’arrivé de l’ordinateur dans les grandes imprimeries sonna la fin des photo-compositeurs.

 

L’apparition de l’offset dans les imprimeries

 

Dans les années 1970, l’apparition de l’offset a modifié la chaîne graphique des imprimeries d’exception.

L’offset exprime l’idée de décalque, c’est l’épreuve qui est tirée sur un support photosensible qu’on nomme “plaque” ou “mise au net”. Cette plaque utilise l’antagonisme entre l’eau et l’huile. On recouvre d’abord la plaque d’une substance chimique qui a la propriété d’attirer l’encre et de repousser l’eau.

Ensuite lorsque celle-ci est développée cela représente le film négatif qui est calée sur la presse, à ce moment-là la plaque va passer sous les rouleaux mouilleurs et sous les rouleaux encreurs qui vont déposer simultanément l’encre et l’eau sur la plaque, qui sera ensuite dirigée vers le blanchet (cylindre qui permet de décalquer la plaque et de déposer le film négatif sur le papier pour avoir un film positif imprimé).

Lors de l’ère de l’imprimeur typographique, tous les métiers étaient réunis autour des grandes imprimeries. A l’arrivée de l’offset, les machines sont modifiées et nécessitent un investissement important. A ce moment-là, deux cas de figure se présentent : soit les grandes imprimeries restent les actrices majeures de la chaîne graphique, soit la chaîne se détache et est alors transformée.

En 1970, beaucoup de photo-compositeurs et de photograveurs décident d’investir dans le matériel offset et de se mettre à leur compte afin de récupérer la partie “bromure”, qui correspond à la mise au net et la transformation en film négatif et positif afin d’être livrable pour l’impression directement chez les grandes imprimeries. Ces deux métiers ont profité de l’essor de l’offset pour travailler indépendamment des grandes imprimeries.

 

Les imprimeries et l’arrivée des technologies : le numérique face au manuel

 

Lors de l’arrivée en 1985 de la micro-informatique dans les métiers graphiques et dans les grandes imprimeries, celle-ci a eu un effet dévastateur sur les métiers tels que photograveur ou photo-compositeur.

Car ceux-ci ne pouvaient pas se permettre après un investissement massif dans l’offset d’investir dans la micro-informatique qui a aussi un coût important.  Mais le savoir-faire n’a pas disparu car celui-ci est essentiel à la réalisation des impressions, il a migré vers l’amont de la chaîne. Les graphistes, les photographes, les maisons d’éditions ont repris ce savoir grâce à la banalisation de l’imprimé le rendant accessible à tous.

Mais l’erreur a été de penser que ce savoir-faire a été intégré par ces différents acteurs, qui n’ont pas de connaissances sur les métiers de l’imprimerie et sur l’aval de la chaîne graphique. La seconde erreur a été de laisser graphistes, photographes, ou maisons d’éditions reprendre cette partie de la chaîne graphique où ils n’avaient aucune maîtrise et connaissances. C’est à ce point même du processus que les grandes imprimeries rencontrent aujourd’hui les problèmes d’écarts entre le fichier et l’impression.

Les imprimeries ont vu l’arrivée de la micro-informatique comme une contrainte et n’ont pas trouvé la nécessité de l’intégrer dans leur processus. Ce qui a entraîné donc la migration du numérique vers les métiers en amont de la chaîne. Les grandes imprimeries ont gardé la technique mais pas la créativité, et la partie qui sécurise les fichiers à imprimer a échappé aux grandes imprimeries.

Aujourd’hui la chaîne graphique est répartie en amont et en aval avec une coupure entre les différents acteurs, c’est ce qui amène à des dérives lors de l’impression finale.

 

2015 : Les imprimeries cherchent toujours des solutions

 

C’est pourquoi le monde de l’imprimerie met en place l’application de la norme 12 647, qui vise à normaliser selon des critères précis tous les fichiers envoyés aux imprimeries, pour pallier le risque d’erreurs à l’impression.

C’est le service prépresse des imprimeries qui joue dorénavant un rôle important dans la chaîne graphique, car en amont de celle-ci, il influe sur la bonne tenue des fichiers.

 

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