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Photograveur et imprimeries d’exception : histoire d’un métier oublié

photograveur

La photogravure, un métier oublié

 

Photograveur est un métier qui consiste à travailler la chromie des images, la conformité des couleurs ainsi que la préparation des films appelés fichiers, nécessaires à la réalisation de la forme imprimante pour divers procédés d’impression (offset, héliogravure, flexographie…).

Le photograveur est le spécialiste de l’image et de la photographie imprimée.

La photogravure dans l’histoire des imprimeries d’exception

 

Pour mieux comprendre le rôle du photograveur dans la chaîne graphique et son importance, il nous faut retourner dans l’histoire des imprimeries.

En commençant par l’arrivée de la micro-informatique dans les métiers graphiques.

Celle-ci a eu un effet dévastateur sur les métiers tels que photograveur ou photo-compositeur. Mais le savoir-faire du photograveur n’a pas disparu car celui-ci est essentiel au niveau de la réalisation des impressions.

Ce savoir-faire a migré vers l’amont de la chaîne : les “donneurs d’ordres” (graphistes, photographes, maisons d’édition…). Ces derniers ont repris ce savoir grâce à la banalisation de l’imprimé, le rendant accessible à tous. Mais l’erreur “historique” (le mot n’est pas peu faible) ici est de penser que ce savoir-faire fut intégré par l’amont de la chaîne. Car les donneurs d’ordres n’ont pas de connaissance sur le métier des imprimeries d’exception et donc sur l’aval de la chaîne graphique. L’erreur, aussi grossière soit-elle, fut d’inverser les rôles : donner les clés de l’aval à l’amont (en somme, laisser réaliser un travail requérant des connaissances spécifiques à des personnes qui ne détenaient pas ces connaissances préalables).

C’est à ce point du processus que les imprimeries d’exception rencontrent aujourd’hui les problèmes d’écarts entre le fichier et l’impression de ces contenus.

Imprimeries d’exception et micro-informatique : je t’aime, moi non plus

 

Les imprimeries d’exception ont vu l’arrivée de la micro-informatique comme une contrainte et n’ont pas trouvé la nécessité de l’intégrer dans leur processus.

Ce qui a donc entraîné d’une part la migration du numérique vers les métiers en amont de la chaîne graphique, d’autre part forcé la photogravure a migré avec elle, nouvelle technologie oblige.

Le métier de photograveur intégrait un savoir-faire et une expertise unique progressivement perdue lors du passage à l’ère numérique.

De nos jours et en amont de la chaîne, beaucoup utilisent la fameuse option “Convertir sous CMJN” sur le logiciel Photoshop© dans leur fichier. C’est pourtant bien à ce stade qu’un photograveur peut agir et prendre en compte les paramètres  nécessaires pour que les écarts entre le fichier et l’impression soient réduits.

Photograveur : prévenir pour mieux guérir

 

Des imprimeries d’exception comme la Manufacture d’Histoires Deux-Ponts ont décidé d’intégrer la photogravure en amont de son activité afin de pouvoir maîtriser l’ensemble des processus évoqués.

Il est important qu’il n’y ait pas de rupture de production après les postes  créations/photos/retouches. La Manufacture d’Histoires Deux-ponts dispose des connaissances et des savoir-faire nécessaires pour une intégration horizontale.

3 commentaires

  1. À propos du métier de photograveur

    Cher monsieur, bonjour,
    Cette évocation d’un grand métier disparu me rappelle l’inquiétude et les explications d’un ami professionnel qui s’est vu éjecté par le numérique. Vous soulignez l’ignorance des acteurs actuels de la part artistique integree autrefois en amont.
    Permettez-moi de vous demander de vous faire relire au niveau des coquilles orthographiques dans votre historique afin de ne pas risquer de dévaluer l’importance de votre propos.
    Bien cordialement votre.

    • La Manufacture says

      Cher Monsieur,

      Nous venons de corriger quelques liaisons au pluriel oubliées par mégarde.

      Nous vous remercions du fort intérêt que vous portez à cet article qui souligne bien l’importance effective du métier de photograveur dans la chaîne graphique et de production d’un ouvrage.

      Bien cordialement vôtre.

  2. Dumas says

    Ami(e)s de la carte à gratter, du bromure et du banc de repro’, bonjour !
    Afin que chacun comprenne bien les problématiques évoquées de manière sous-jacente dans cet article, je peux, de par mes savoirs anciens couplés à mes savoirs actuels, affirmer que les logiciels dont les graphistes et autres infographistes se servent au quotidien ne viennent que peu voler au secours de la photogravure.
    Les profils ICC par défaut de la suite Adobe proposent des taux d’encrage stratosphériques, Illustrator, contrairement à InDesign, ne gère ni la surimpression du noir ni les engraissements de manière automatique, sauvegarder des similis avec des noirs à 100 % dans Photoshop ne génère aucune alerte !
    Dès lors, que pouvons-nous faire ? Sensibiliser les jeunes apprentis ? Pour enseigner à des étudiants à des niveaux de Bac+3 à Bac+5, je peux témoigner du fait que… la photogravure les emmerde ! Pour autant, régulièrement, mes anciens élèves m’appellent au secours quand leurs imprimeurs refusent de prendre leurs fichiers PDF HD. Ils sont alors très attentifs…
    PS : Devant régulièrement tenter de faire comprendre à des jeunes ce qu’est un profil .ICC, à chaque fois se pose pour moi la question : pourquoi si peu d’imprimeurs ne défendent-ils pas cette technologie ? Pourquoi le nombre de ceux qui ont caractérisé leurs parcs et leurs papier est-il si faible ?

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